Ah cette Académie française, comme elle cache bien son jeu ! Sous couvert de défendre l’immuabilité de notre belle langue, elle sert secrètement la cause féministe ! C’est du moins ce dont je la soupçonne depuis que j’ai pris connaissance de sa déclaration qualifiant l’écriture inclusive de péril mortel pour la langue française.

Je ne vous cache pas qu’avant la lecture de ce communiqué, mon intérêt pour l’écriture inclusive était assez limité. Ma connaissance du sujet était si faible que je pensais que l’utilisation du point médian la caractérisait principalement.
Cependant la formulation des vénérables membres de l’Académie fit si forte impression sur mon esprit que je me procurai sans plus tarder le « guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe » du HCEfh* afin de me faire une meilleure idée du péril annoncé.
La lecture de ce document me rassura complètement. Ses recommandations n’avaient rien de compliqué ni de révolutionnaire. Il m’est alors venu à l’esprit que mon cheminement n’était sans doute pas isolé. De nombreuses personnes, comme moi sans doute, avaient peaufiné leur connaissance du sujet grâce à ce communiqué très alarmiste.
Je tiens donc à remercier très solennellement les 30 académiciens et les 4 académiciennes qui ont contribué à la rédaction de cette déclaration : elle m’a encouragée à m’intéresser davantage à un sujet que je n’avais fait que survoler. Je les remercie d’avoir attiré l’attention sur une problématique restée jusque-là très confidentielle et qui jouit par leur entremise d’une exposition accrue.
A présent, chères lectrices et chers lecteurs, je vous prie de me dire, en toute bonne foi, si vous avez trouvé illisible ce court billet rédigé en écriture inclusive. Pour ma part, il m’a semblé en l’écrivant que je découvrais l’écriture inclusive comme Monsieur Jourdain en son temps découvrait la prose.
*HCE fh* : Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes
Si ce sujet vous intéresse, voici quelques pistes à explorer :
– l’art de bien parler françois : dans ce livre de 1737 sont mentionnés des termes avec la recommandation de ne plus les utiliser – preuve qu’ils étaient donc en usage – comme autrice pour « femme auteur »
– article de Wikipedia : Jusqu’au XVIIIe siècle, le masculin ne l’emportait pas dans l’accord du genre
– guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe établi en 2015 par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes
– article de blog consacré au mot autrice La longue histoire du mot « autrice » le rend plus attachant et d’une plus grande force symbolique que le mot « auteure »
Point sur l’#EcritureInclusive : que chaque personne puisse se faire son avis mais en connaissance de cause, pas se basant sur des intoxs
— Laélia Ve (@laelia_ve) 29 octobre 2017
Merci pour le lien ! Comme le dit Nina Yargekov dans Double nationalité, ceux qui crient à la mort de la langue française ou de la francophonie ne savent pas ce que c’est qu’une culture menacée…